Comme vous le savez, les PFAS (souvent appelés « polluants éternels ») constituent un groupe de molécule de préoccupation majeure, compte tenu de la large contamination qu’elles ont occasionnée ces dernières années.
C’est pourquoi il nous a semblé particulièrement important de prendre un peu de recul en considérant la récente campagne nationale de mesure mené par l’ANSES.
Les travaux de cette campagne exploratoire avaient pour objectif de dresser un socle de données robustes sur tout le territoire (hexagone et territoires ultra-marins) concernant la présence dans les eaux brutes et les eaux traitées destinées à la production d’EDCH des 20 PFAS cités dans la réglementation déclinant la directive européenne (UE) 2020/2184, mais aussi d’autres PFAS d’intérêt. Parmi ces autres PFAS figurerait notamment une sous-catégorie regroupant des PFAS à chaîne ultra-courte.
Plus de 600 échantillons d’eau brute et autant d’eau distribuée ont été analysés, soit deux fois plus que lors des campagnes précédentes. Les échantillons proviennent de points de captage représentant au total environ 20 % de l’eau distribuée en France. Deux tiers des prélèvements ont été faits au niveau de points pour lesquels un risque potentiel de contamination par les PFAS était identifié par les Agences régionales de santé (ARS).
Sur les 35 PFAS recherchés, 20 ont été détectés dans des échantillons d’eau brute et 19 dans les échantillons d’eau distribuée au robinet. Certains ne sont présents que dans un seul prélèvement, tandis que d’autres sont plus fréquemment retrouvés, notamment le TFA, détecté dans 92 % des prélèvements d’eau distribuée comme d’eau brute. La valeur sanitaire de gestion choisie par la France pour ce PFAS à chaîne « ultracourte », 0,60 µg/l, n’est toutefois atteinte nulle part ; la valeur cible établie par le ministère de la santé, 0,10 µg/l, est dépassée dans deux prélèvements. La valeur maximale mesurée pour le TFA est de 0,25 µg/L.
L’étude met également en avant une contamination significative par le TFMSA (environ 13%) et le PFPrA (2-3%).
Onze PFAS de la Directive européenne pour l’eau du robinet font partie des PFAS détectés, dont trois sont plus fréquemment retrouvés : le PFHxS (21,7 % des échantillons d’eau distribuée), le PFOS (19,1 %) et le PFHxA (16,1 %).
Les résultats de la campagne montrent que les concentrations des substances PFAS mesurées dans la grande majorité des prélèvements analysés sont inférieures aux limites règlementaires lorsqu’elles leur sont applicables.
Certains PFAS détectés lors de la campagne de mesure pourraient être intégrés dans le plan pérenne de surveillance de l’eau, comme le recommande l’expertise. Il s’agit notamment du TFA et du 6:2 FTSA.
Le rapport complet est consultable ici.
